Commémorations
Cérémonie commémorative du 11 novembre
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Créé le : , par Ville de Dammarie-lès-Lys
Discours de Gilles Battail,
11 novembre 2025
Madame la Vice-Présidente du Conseil Départemental,
Mesdames et Messieurs les élus du Conseil Municipal de Dammarie-lès-Lys,
Monsieur le Maire honoraire,
Mesdames messieurs les porte drapeaux
Mesdames et Messieurs les membres et représentants des associations du souvenir et des anciens combattants,
Monsieur le Chef de Centre des Sapeurs-Pompiers de Dammarie-lès-Lys,
Mesdames et Messieurs les représentants des sapeurs-pompiers,
Mesdames et Messieurs les membres de l’Harmonie Municipale et de la Chorale,
Mesdames les Principales de nos collèges ,et Madame l’ adjointe du proviseur du lycée Joliot Curie.
Chers représentants du Conseil Municipal des Enfants,
C’est particulièrement à vous que j’ai souhaité m’adresser aujourd’hui.
Mesdames et Messieurs,
Je vous remercie d’être présents à l’occasion du 107e anniversaire de l’Armistice de 1918, journée de Commémoration de la Victoire et de la Paix, mais aussi de l’hommage rendu à tous les Morts pour la France.
Morts pour la France… 107 ans après ce conflit, il est difficile de comprendre ce que ces mots signifient. Cela l’est sans doute encore plus pour les plus jeunes qui se trouvent à mes côtés.
Dites-vous simplement, chers membres du Conseil Municipal des Enfants, qu’il y a 107 ans aujourd’hui, se terminait une guerre épouvantable, d’une violence inouïe, encore inconnue à cette époque. Nous entrions dans l’ère de la guerre dite moderne où les machines permirent de tuer encore plus d’hommes et de femmes.
Dites-vous que la France et l’Allemagne, emportant avec eux de nombreux pays d’Europe et du Monde, se déchirèrent dans un conflit où périrent près de 10 millions de militaires, mais aussi près de 10 millions de civils. Au début, beaucoup croyaient que cette guerre devait durer quelques semaines tout au plus. Elle s’est vite transformée en un ignoble combat de quatre ans.
Dites-vous que, comme toutes les communes de France, Dammarie-Les-Lys a perdu à cette époque une génération de jeunes gens qui avaient à peine l’âge de vos parents.
Ces jeunes hommes, qui n’avaient pour la plupart jamais vu ni l’Est de de la France, ni les grandes plaines du Nord, y étaient envoyés pour se battre et n’en sont souvent jamais revenus.
La guerre moderne, que j’évoquais tout à l’heure, celle de la mitraille et de l’artillerie, n’aura parfois d’ailleurs laissé que peu de traces de ceux qui, quelques instants plus tôt, vivaient et pensaient à leur proches, leurs amis et leurs familles, ici, à Dammarie-lès-lys. C’est sur les champs de bataille de la Somme , de Verdun que l’on trouve les terribles traces . Il faut aller les voir.
Les noms des disparus étaient Chauvet, Leroy, Fovet, Barrier, Durand, Perrin, Vigneron ou encore Gonin…
Ces noms sont gravés sur le monument qui se dresse devant nous.
Quand cette cérémonie sera terminée, allez les lire, pensez à eux
Voyez leur nombre.
Vous verrez que certaines familles ont perdu plusieurs de leurs fils.
Pensez à ce que cela a dû être de voir disparaitre tant de représentants d’une même classe d’âge pour ceux qui demeuraient ici.
Tous ces hommes étaient des hommes de chair et de sang, des fils, des maris, des frères, des pères. Tous ces hommes étaient hommes tout comme nous-mêmes le sommes. Leurs vies, leurs morts, leurs voix ; tout s’efface si nous n’y prenons garde.
Ayez aussi en tête le fait que Dammarie-lès-Lys ne comptait, à l’époque, que 2500 habitants, contre 23 000 aujourd’hui. Les pertes que vous pouvez lire ici sont à mettre en perspective d’une population qui était donc 10 fois moins nombreuse.
Terrible proportion.
Demandez-vous aussi, en lisant ces noms, qui ils étaient vraiment.
Demandez-vous ce qu’ils pensaient réellement de ce conflit dans lequel ils ont été ainsi projetés et dans lequel tant perdirent leur vie ou revinrent , à jamais marqués, blessés, défigurés.
Il reste des images, il reste des récits, des textes pour nous aider à comprendre cette histoire douloureuse, il faut saluer , ici, une nouvelle fois, tous ceux qui nous aident à les faire revivre. Il reste des cérémonies pour ce qu’il est convenu d’appeler le passage de mémoire. Cette place porte le nom d’un de ces passeurs de mémoire : Robert Décosse que nous avons choisi d’honorer en désignant par son nom , cette place.
Mesdames, Messieurs chers enfants, il n’est pas de travail de mémoire utile sans volonté de comprendre l’histoire.
Rien ne prédestinait l’Europe des années folles à s’offrir le plus odieux des sacrifices. La culture était partagée, partout la musique était jouée, les philosophes pensaient ; la même industrie qui allait devenir uniquement d’armement ouvrait de nouvelles voies, annonçait le progrès.
L’histoire cherche à se répéter dans ses actes les plus violents et les plus barbares, c’est donc dans sa compréhension que l’on peut espérer trouver des déterminants de paix.
Traçons un lien entre les collines de Verdun et la plaine de Pogrovsk en Ukraine , où de funestes batailles se déroulent presque sous nos yeux. Les combattants d’Ukraine ne chérissent-ils pas les mêmes causes que ceux de 14 ? Les déterminants et ressorts de cette guerre ne sont-ils pas similaires ?
Mesdames , Messieurs cette cérémonie est aussi dédiée, depuis 2012 à tous les morts pour la France, ceux qui la défendent au delà de nos frontières , en opérations extérieures .
La France a choisi plusieurs fois d’engager ses soldats à l’étranger , 700 morts depuis que la comptabilité de ces disparus en opex est tenue.
Alors , aujourd’hui , pensons, encore plus, à tous ces morts pour la France, ces morts des champs de bataille de l’Argonne de la Somme, de Verdun, du chemin des dames mais aussi du Liban , de Centrafrique , de Libye, du Tchad, de Yougoslavie, d’Afghanistan.
Rousseau, Parisse, Maumier, Marceau, Josselin, Baulant ou Amiard… et à tous ceux de Dammarie-les-lys ;j’espère que comme l’a dit Maurice Genevoix vous avez pu songer : « Je peux mourir tranquille, j’aurai mon Paradis dans le cœur de ceux qui se souviendront. »
C’est le sens de cette cérémonie . Plus encore qu’avoir donné leur vie pour que la France reste intègre et qu’elle décide de son propre destin. Ils ont bel et bien donné leur vie pour la République et la liberté.
Mes amis , je ne peux m’empêcher de penser également à ceux qui furent massacrés à Paris , voici presque dix ans. Le 13 novembre , dans deux jours Paris commémorera le dixième anniversaire de cette terrible soirée où le fanatisme voulut s’en prendre à la République mais aussi à la liberté.
Mesdames, Messieurs, de manière plus personnelle ,je suis particulièrement honoré, d’avoir présidé cette cérémonie en tant que Maire, depuis 2014 et, donc, pour la dernière fois aujourd’hui. Je vous remercie, pour votre présence, pour ces moments de recueillement que nous avons partagés. Je tiens enfin à féliciter et à remercier Maurice Alinc, notre fidèle Maitre de cérémonie pour tout le travail qu’il a réalisé et pour cette complicité que nous avons eue ensemble. Je remercie aussi Martial Duval , porte drapeau, dont l’engagement vient d’être salué dans la République de Seine-et-Marne
Merci à vous tous de vous être déplacés, une nouvelle fois aujourd’hui pour honorer le souvenir. Merci les enfants.
Vive La République
Et
Vive la France